Extrait : « Il est un geste dans lequel la philosophie peut étendre son activité en direction de la saisie d’objets nouveaux, récemment apparus dans le monde, qui demandent à être compris et enserrés dans un réseau de concepts, pour que l’expérience que nous faisons d’eux ne demeure pas muette. Dans un tel contexte, il est bon qu’elle se tourne vers ce domaine qu’est le web, qu’elle ne peut plus continuer à ignorer. Si l’internet est une extension de notre monde et un renouvellement des situations dans lesquelles nous nous trouvons, il demande que nous le pensions, et que nous soyons en mesure d’évaluer sa nouveauté pour déterminer si elle joue à plein, si nous l’exploitons autant qu’il est possible de le faire, par exemple, dans la dimension politique qui est la sienne. Je parle d’une volonté d’extension de la saisie philosophique qui répondra à cette extension de notre monde qu’est internet puisque telle est la représentation que j’en défendrai. À l’extension qu’internet représente de notre monde doit répondre une extension de la saisie rendue possible par la philosophique et une mise en causes des intuitions communes sur internet, pour au moins les éprouver avant de les enregistrer. Il doit être possible de saisir philosophiquement cet aspect de la réalité sociale qu’est internet, en faisant usage des concepts que le travail philosophique a déjà constitués. Si ce n’était pas le cas, nous serions renvoyés à une très grande caducité et à une très réelle fragilité des concepts philosophiques. »